This could be the end of everything ♪

made by cocaïne

« Cause it's you and me and all of the people with nothing to do, nothing to lose and it's you and me and all of the people and I don't know why, I can't keep my eyes off of you. »

« Papa, papa ! On fait la course ? Allez dis-oui, s’il-te-plaît ! » Fit la petite brunette assise sur la balançoire du parc où elle et son père avaient décidé de se rendre cet après-midi. « Mais chérie ! On a déjà joué à chat, à cache-cache, on a été voir la statue de la liberté une dernière fois comme tu me l’avais demandé. On doit y aller maintenant, le taxi nous attend ! » La brunette se mit à bouder. Elle ne comprenait pas, papa lui avait dit qu’elle avait le droit de demander tout ce qu’elle voulait aujourd’hui parce que c’était le jour où elle quittait la maison, sa chambre, son école pour partir très loin. Son père, lui, parlait mais elle n’écoutait pas. Elle vouait faire la course ! « Bon très bien, on fait la course si tu le veux vraiment ». La fillette secoua ses bouclettes en riant : « et après, on va dans Times Square ? ». C’était loin d’être une question. « Oui. Après on ira dans Times Square et tu prendras des photos » soupira Jack Evans. Sa fille avait encore gagnée, elle pouvait vraiment tout lui faire faire et elle le savait. Elle était exactement comme sa mère. D’ailleurs Mme Croops, la voisine le répétait sans arrêt ; les mêmes petites boucles qui entouraient ce visage poupin et ces magnifiques yeux verts brillants de vie et de joie. Oui c’était Melinda tout craché. M. Evans courrait derrière, il ne voulait en aucun cas gagner la course, il avait juste voulu lui faire plaisir comme il le faisait toujours. Sa fille était maline. A tout juste huit-ans, Adrianna savait exactement comment il fallait prendre son père. Elle était née un beau jour d’automne pour le plus grand plaisir de ses parents, fous amoureux l’un de l’autre. Ils s’étaient rencontrés au collège et avaient toujours été dans la même classe. Ils ne s’étaient jamais beaucoup parlé et le coup de foudre se produisit lorsque Jack , dix-huit ans à l’époque décida d’aller enfin parler à la fille dont il rêvait depuis six ans déjà. Ils étaient restés ensemble pendant quatre ans et avaient ensuite décidé de se marier. Jack se souvenait de ce jour comme si c’était hier. « Oui Jack, tu peux le faire. Tu ouvres la porte. Elle sera assise sur le canapé. Tu t’assis à côté d’elle et tu fais ta demande. Tu peux le faire, oui ! » Dans la salle d’à côté, on commençait à s’impatienter. « Jack chéri tu viens ? Le film a commencé ? » « Oui j’arrive mon amour, j’arrive. » Ensuite, il avait franchi la porte les membres tremblants. Il avait prit une grande bouffée d’oxygène et s’était lancé. Quatre ans plus tard, Adrianna avait vu le jour. Adrianna Coleen Evans. Elle était le rayon de soleil dont ses parents avaient toujours rêvé. Seulement parfois, le destin décidait d’en faire autrement, parfois il décidait de chambouler les vies à jamais. C’est ce qu’il voulût faire ce soir de janvier. Adrianna quatre ans déjà, était assise dans la cuisine américaine de la grande maison qu’ils possédaient dans New-York. On pouvait encore sentir la merveilleuse odeur qui s’échappait du four. La journée avait pourtant bien démarrée comme toutes les autres, elle finissait comme toutes les autres. Papa faisait la cuisine et Adrianna mangeait en se salissant. Mais la sonnerie avait sonné et Jack avait ouvert la porte ? C’était comme s’il avait ouvert la boite de Pandore, comme si un séisme de magnitude 7 sur l’échelle de Richter était arrivé. Jack se souvenait avoir aperçu les voitures de police dans le fond puis le shérif avait enlevé son chapeau. « Adrianna avait à peine eût le temps de connaître sa mère » pensa M. Evans en arrivant à la ligne d’arrivée où sa fille l’attendait depuis longtemps déjà. « Tu as encore perdu papa ! Tu es lent ! » Jack sourit « Oui je suis nul, Allez ! » Il prit sa fille dans ses bras : « Ouh tu es lourde, je t’avais dit de ne pas manger autant de frites. Allez viens, on va sur Times Square. » Il déposa un baiser sur sa joue. « New-York va me manquer papa » Il soupira : « Moi aussi ma chérie ». Ils avaient décidé de partir. La maison était vendue, le taxi qui devait les emmener à l’aéroport devait passer les chercher bientôt. Ils avaient décidé de repartir à zéro et pour cela, ils avaient choisi la ville de Colebrook dans le New Hampshire.

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« Papa, Lisa dépêchez-vous ! Il est l’heure. On est en retard ». Le jour qu’elle attendait enfin était arrivé. Après avoir passé plus de quatre ans au lycée à Colebrook, elle allait enfin obtenir son diplôme. Oui car Adrianna était à présent âgée de dix-huit ans et elle était le portrait craché de sa mère. Ses cheveux s’étaient éclaircis, et elle s’était affinée. Elle était devenue une magnifique jeune fille. « Le temps passe vite et emporte avec lui le rire des enfants » comme disait si bien la chanson. Ils s’étaient beaucoup épanouis dans cette ville et son père avait enfin pu tirer un trait sur le passé. « Papa, Lisa vient ? ». Lisa c’était sa belle-mère, contrairement à ce que l’on pouvait penser, elles s’entendaient à merveille et ne sachant pas ce que cela faisait d’avoir une maman présente à ses côtés, cela avait beaucoup apaisé Adrianna. Bien sûr, elle n’était pas un modèle de perfection, elle était très exubérante et très bavarde, l’inverse même de son père et d’elle-même. Et il fallait le dire aussi, de sa mère également. Pourtant, après de longues batailles, elles avaient baissé les armes et s’étaient donné une chance qu’elles ne regrettaient plus à présent. De plus, Adrianna avait pu jouer la grande sœur avec sa petite fille qui n’avait d’yeux que pour elle et qui lui vouait un culte unique. Colebrook c’était très différent de New-York, bien qu’Adrianna n’en ait que de vagues souvenirs. C’était une petite ville, un petit village si l’on pouvait dire et le nombre d’habitants était restreint. Pourtant, Adrianna ne regrettait pas la grosse-pomme comme son père aimait à l’appeler. Non, elle ne regrettait pas la statue de la liberté, le Moma, le pont de Brooklyn, les marches du Met. Non parce qu’ici, elle avait trouvé l’amour de sa vie. Oui, cela pouvait paraître un peu précipités mais ils s’étaient rencontrés en première année et étaient à présent plus qu’unis pour passer le cap de l’université. Il semblait à Jack n’avoir jamais vu sa fille aussi belle et heureuse qu’elle ne l’était depuis qu’elle avait rencontré ce garçon. Kaeden A. Reynolds. Il ne l’avait pas toujours accepté d’ailleurs lui aussi. Il n’arrivait rien pour lui déplaire et il semblait parfaitement respectable et bien élevé , pourtant il leu avait souvent mit des bâtons dans les roues. Peut-être était-ce la vengeance d’un père qui avait tout fait pour faire accepter sa nouvelle épouse en vain. Au fond, il le savait il aimait beaucoup ce garçon pour tout ce qu’il avait apporté à sa petite fille. « Oui Lisa vient et j’aurais le plaisir de parler à Kaeden ? » La jeune fille se mit à rire. « Oui papa, on lui remet également le diplôme aujourd’hui ! » ; « Je ne sais, pas ma chérie je demandais juste. Peut-être que.. » « Peut-être que rien du tout papa . Il est bien élevé, très intelligent et il t’offrira une bonne dot lors de notre mariage. Ils rirent en cœur. « Ah tout est passé si vite ma chérie, tu a si bien grandi, tu es belle. Je suis fier de toi ». Et dire qu’il n’avait pas voulu verser une larme, c’était déjà raté. De plus, Lisa venait de gagner son pari, ah les émotions ça ne se contrôlent pas ! « Je t’aime papa » « Moi aussi, ta mère serait fière de toi ». Pleurer en cœur, c’était bien mieux et cela rassurait. Ce n’était pas une faiblesse, non c’était une force d’assumer ses sentiments et de les exprimer librement. Adrianna ne se souvenait plus de sa mère mais elle savait qu’elle ne pouvait être qu’une femme bien, pour avoir autant donné d’amour autour d’elle. Maintenant il était temps d’avancer et de commencer une vie d’adulte et de rendre hommage à la seule femme qui serait la seule à toujours compter dans sa vie.


Qu’est-ce qu’elle avait pensé déjà ? Qu’il était l’homme de sa vie ? On pouvait toujours en rire allègrement ! Adrianna se sentait seule pour la première fois de sa vie. Elle avait toujours été entourée, par sa mère au début, puis par son père mais maintenant elle était complètement seule. Elle allait devoir quitter sa petite maison, Lisa et sa fille, Jack. Elle devait partir pour l’université et commencer une nouvelle vie. Une nouvelle vie chamboulée sans Kaeden. Sans l’homme qu’elle aimait. Elle était assise sur l’herbe d’un parc qu’elle n’arrivait même pas à reconnaître avec toutes ses larmes qui lui brûlaient les yeux. Son cœur battait à la chamade et le vent la bousculait dans tous les sens. Elle était mal. Oui elle qui avait toujours été vue comme souriante, active et positive, elle pleurait maintenant. Elle déprimait. Il l’avait quitté, il l’avait quitté et l’avait blessé. Il ne voulait pas d’elle dans sa nouvelle vie non ! Il voulait commencer une nouvelle vie dans New-York ! Dans New-York, la ville où elle avait passé toute sa jeunesse, la ville où elle avait perdu sa mère. La ville ou UCLA n’était pas présente. Il brisait leur avenir. Il ne l’aimait plus. Il l’avait dit, ce n’était juste qu’une amourette de lycée et à présent, elle prenait fin. Qu’allait-elle devenir ? Devait-elle le détester ? Devait-elle lui en vouloir ? Et mieux, pourrait-elle seulement le faire ? Non c’était évident. Il fallait recommencer, il fallait reprendre à zéro et l’oublier. Il fallait se lever, marcher, retourner au lycée et jouer à la comédie devant toutes ses personnes heureuses et souriantes. Il allait falloir se servir à boire et manger, prendre des photos en souriant. Il allait falloir rentrer à la maison, supprimer son numéro et faire ses valises. Il allait falloir être seule.