APHRODITES ♣ the dreams in which i'm dying are the best i've ever had

(c) opium
" Ce que je veux, c'est me fuir moi-même."

Cela fait quelques jours que je n'ose plus sortir de chez moi. J'ai peur, une peur constante qui me serre la gorge et le coeur quand j'entends des pas dans ma maison, ce ne doit pourtant être que mes parents. Une peur qui me fait me réveiller pour ne plus me rendormir lorsque j'entends un chien aboyé. Oui, j'ai peur. Peur depuis que je me suis faite violée. C'était violent, sans jeu de mot déplacé, c'était affreux, mon pire cauchemar. Je n'ai que 15 ans et je me suis faite violée, pourquoi cela m'est arrivé à moi ? Pourquoi est-ce que je me sens tant salie après cet acte ? Je sais qu'il faut que je me reprenne mais je n'y arrive pas. Je n'ai plus confiance en personne, je veux partir, loin. Cette ville me rappelle ce moment. Combien de temps dura-t-il ? Je ne saurais même pas le dire...je me souviens du noir soudain qui m'envahit lorsqu'il mit sa main devant mes yeux, je me souviens avoir voulu crier à ce moment là mais je ne pouvait pas car il me bouchait la bouche avec sa main. Il n'était même pas tard, je rentrais juste du lycée, j'avais passé une bonne journée et j'écoutais de la musique. J'écoutais les Doors même. Je le sens me mettre au sol, me retirer ma musique, il ne la pose pas loin et pendant qu'il me viole, je l'entends toujours, j'entends toujours les Doors qui viennent des écouteurs. Je pleure, j'ai peur, j'ai mal, je ne peux même pas me défendre. Qui est-ce ? Quel âge a-t-il ? Comment s'appelle-t-il ? Est-ce que je le connais ? Ou est-ce un parfait inconnu ? Pourquoi moi ? Pourquoi il ne me laisse pas ? Tant de questions se bousculaient dans mon esprit à ce moment cruel et affreux. Il me lâcha, je regagnais ma chambre, je ne la quitte plus depuis trois jours. Lorsque je l'ai annoncé à mes parents ils ont voulu porté plaintes, ils ont hurlé, ils se sont énervé contre ce salopard qui m'avait fait cela. Je leur ai dit d'abandonner, je ne voulais pas le connaître. Je leur ai dit que je veux partir, déménager, je leur ai proposé les Etats-Unis, ils cherchent à présent une maison près de New York. Je veux fuir.


(c) breakthedoor
"Nul ne sait combien douce est la vengeance de celui qui a reçu l'injure."

Je suis chez mes grands-parents, dans une ville totalement pommée qui s'appelle Colebrook, tout ça parce que mes parents sont morts. Mes parents, ceux qui m'ont mis au monde, ceux qui m'ont élevée, ceux qui ont toujours été là pour moi, ceux qui ont fuit Londres pour aller à New York parce que je leur avait demandé. Ils sont morts à cause d'un connard qui roulait trop vite, il avait apparemment bu. Je m'étais déjà promis de devenir avocate après m'être faite violée, maintenant c'est certain que je veux faire cela, pour venger mes parents, et moi aussi. Je veux retourner à New York, dans ma grande ville à laquelle je m'y suis tant attachée. Je veux mes parents, je veux encore une fois entendre leur voix. Le pire a été leur enterrement, voir ces personnes, je leur en voulait, à tous. J'en veux au monde entier. Je veux retrouver la personne qui les a tué, je veux la tuer de mes mains même si je sais que je n'en suis même pas capable. Je me sens seule. Je me sens vide. Comme si je ne pouvais plus jamais ressentir quoique ce soit, vidée de tout, de tout sentiment, tout amour. Mon coeur a été remplacé par un trou noir, un trou noir qui veut aspirer une once d'amour qui s'approche de moi. Rien que l'amour de mes grands parents me donnent envie de vomir, avec leurs 50 ans de mariage, je les hais. Oui, je hais la famille qu'il me reste, j'aimerais presque les tuer. Seulement, je serais encore plus seule. Je ne sais même plus ce que je veux et ce que je ne veux pas. Je me laisse guider par mon esprit en quête de vengeance.