Dawn Redfiel

« L'amour n'est pas fait pour nous rendre heureux. Je crois qu'il est fait pour nous révéler dans quelle mesure nous avons la force de souffrir et de supporter. »

18 ans. Telle était l’âge que j’avais lorsque je fis la stupide erreur d’oublier ma pilule et de tomber enceinte de Liam Ellsworth. Mais amoureuse que j’étais de lui, je me suis persuadée que tout irait bien, qu’ensemble on surmonterait l’épreuve. Quand j’y repense aujourd’hui quelle conne j’étais. Comment avais je pu croire une seule seconde que ce salopard allait prendre ses responsabilités ? Son amour pour moi, son pseudo changement de comportement, tout ça n’était que foutaises. Dès la minute où je lui ai appris ma grossesse il m’a clairement balancé qu’il n’en avait rien à carrer de ce bâtard, que je pouvais faire ce que bon me semblait, il ne comptait pas s’investir pour deux sous. Moi qui pensait que son amour envers moi était sincère, je peux vous dire que ce jour là je suis tombée de trèèèèèèès haut. Pourtant ce n’était pas comme si je n’avais pas été prévenu. Je le connaissais depuis l’enfance. Quand on a commencé à sortir ensemble il était dans la merde, avec ses problèmes d’alcool, de police, de famille… Naïvement j’avais cru faire une différence, réussit à le faire changer. Comme si on pouvait changer un homme ! Une dure leçon, mais je peux vous dire que depuis je n’ai plus refais la même erreur. Malheureusement pour moi ce ne fut pas la seule déception.

« Maman, papa…Je…J’ai quelque chose d’important à vous annoncer » Le moment que je redoutais le plus. Le dire à mes parents. Des purs conservateurs, croyants, à prôner l’abstinence avant le mariage. Comprenez que j’avais de quoi m’inquiéter sérieusement. M’enfin je comptais sur leur compréhension, après tout c’était mes parents, ils étaient obligés de m’aimer quoi qu’il arrive. « Qu’est ce qui se passe ma chérie ? » « Je…Je suis enceinte » S’ensuivit un grand moment de silence que je finis par briser tant ça devenait pesant. « Dites quelque chose, n’importe quoi… » « Sors de chez nous. » Ce fut la voix de mon père. Froide et dure. « Quoi ? Tu n’es pas sérieux voyons… Tu ne veux même pas savoir qui… » « J’en ai rien à foutre. Je ne tolèrerais pas ça chez moi. On a tout fait pour toi, on t’a tout donné…Et c’est comme ça que tu nous remercie ? En enfantant un bâtard ? On t’avait pourtant bien élevée…Tu me dégoutes. » Ces paroles me firent l’effet d’un coup de poignard. Certes je craignais une réaction violente de leur part, mais pas au point de me chasser de la maison. Je me tournai vers ma mère, pensant naïvement une fois de plus qu’elle serait de mon côté. « Maman…Tu vas dire quelque chose ? Tu ne peux pas le laisser faire, je suis votre fille, j’ai besoin de vous… » Une larme roula sur sa joue. Elle paraissait désolée pour moi. « Non. Tu ne peux pas rester ici. Tu connaissais nos règles… Je suis désolée. Je prierais pour ton âme, en espérant qu’il ne soit pas déjà trop tard. » Putain de religion à la con. J’en avais rien à foutre qu’elle prie pour moi, ce que je voulais c’est qu’elle m’aide, me soutienne, ce que ferait n’importe quelle mère digne de ce nom ! « Alors c’est tout ? Vous me chassez comme ça ? Comme une malpropre ? » « C’est ce que tu es. Maintenant pars faire tes valises. Je veux que tu sois partie avant ce soir » Et voilà c’était fini. Aussi rapidement qu’un claquement de doigts. En deux secondes je venais de me retrouver SDF. Le temps que je finisse le lycée je créchai chez une amie qui accepta de m’héberger. Un mois plus tard, une fois mon diplôme en poche, je quittai Colebrook, histoire de mettre le plus de distance possible entre moi et Liam, ainsi que mes parents. Je partis habiter chez ma grand-mère maternelle, à Philadelphie en Pennsylvanie.

J’ai longuement hésité avant de savoir si je devais le garder ou non. Prendre la responsabilité d’élever un gosse seule à 19 ans ce n’était pas rien. Avais-je vraiment envie de cette vie ? De dire adieu à ma jeunesse, mes études ? Et tout ça pour quoi ? Élever l’enfant de ce salopard ? Un môme avec ses gênes cela ne pouvait forcément donner rien de bon. De la mauvaise graine. Mais avais-je réellement le droit de condamner cet enfant avant même sa naissance sous prétexte que son père était un bon à rien ? Il avait le droit à sa chance comme tout le monde. Malgré toutes les contraintes qu’imposait de s’occuper d’un bébé à mon âge je ne pus me résoudre à avorter. C’était contre nature…non je ne pouvais pas. Me restait alors une autre solution : le faire adopter par un couple marié, où il aura un foyer, deux parents aimants… Seulement je ne voulais pas que plus tard lorsqu’il découvrira la vérité, il devra vivre avec le fait que ses deux parents l’avaient abandonné. Jusqu’à mon huitième mois de grossesse j’étais encore en plein doute, me demandant ce qui serait le mieux pour ma fille. Oui parce que j’avais appris que c’était une petite fille qui grandissait en moi. Mine de rien alors qu’elle n’était pas encore née je commençais déjà à l’aimer. J’ai su alors qu’il me serait impossible de me séparer de ce petit être. Ma décision était prise. J’allais devenir mère et je comptais lui fournir tout l’amour possible et inimaginable, tout en sachant pertinemment que je ne pourrais pas compenser l’absence d’un père. Fort heureusement je n’étais pas complètement seule. Ma grand-mère serait là pour m’aider. A 61 ans elle était encore en excellente forme, pour preuve elle faisait parti d’un club de cyclisme mais aussi de marche à pied. Extrêmement active elle paraissait avoir 20 ans de moins. Malgré tout, elle se sentait souvent seule dans cette grande maison vide, son mari étant décédé 3 années auparavant d’un accident de travail. Alors quand l’opportunité de m’aider s’est présentée elle a tout de suite accepté. C’était l’occasion pour elle d’avoir de la compagnie à la maison et elle se faisait une joie de s’occuper de sa petite fille et arrière petite fille. Un vrai soulagement pour ma part, car sans elle je ne sais pas comment j’aurais fais. C’est elle qui m’a recueilli lorsque mes parents m’ont virée de chez moi, et à présent elle voulait bien m’aider avec ma fille. Une mamie en or que j’avais là. Elle qui pourtant aussi était croyante et allait tous les dimanches à la messe, et bien elle avait su se montrer compréhensive et ouverte d’esprit. Au contraire de mes géniteurs.

Après la naissance de ma fille -que j’ai appelée Rosa, le deuxième prénom de ma grand-mère – j’ai arrêté mes études pour m’occuper d’elle à plein temps. Avant d’apprendre ma grossesse j’avais posé ma candidature en médecine à l’université de Columbia, qui avait été acceptée grâce à mes excellents résultats. J’ai du renoncer à y aller, et faire le deuil de ma carrière de chirurgien. Néanmoins lorsque Rosa atteint 1 an, je la plaçai à la crèche et j’ai pu reprendre mes études. Mais pas en médecine ne pouvant pas me permettre de faire 10 ans, et puis c’était beaucoup trop prenant. Non je suis inscrite dans une école d’Art où j’ai suivi un cursus de 3 ans. L’avantage c’est que je n’avais qu’une quinzaine d’heures par semaine, et que la plupart du travail se faisait à la maison. Dessiner avait toujours été pour moi une passion. Que je finis par en faire mon métier. En effet aujourd’hui j’écris des livres pour enfants, que ce soit l’histoire ou les dessins.

Vous allez surement vous demander pourquoi aujourd’hui, après toutes ces années j’ai décidé de revenir à Colebrook. Ma mère est tombée malade. Un cancer. Les médecins lui ont prédit seulement quelques mois à vivre. Il y a 6 ans de cela elle avait reprit contact avec moi, en cachette de son mari. Elle souhaitait connaître sa petite fille, se faire pardonner. Même si j’ai eu beaucoup de mal au début, j’ai fini par lui pardonner. Mine de rien c’était ma mère et elle m’avait terriblement manquée. De temps en temps elle venait nous voir, on se téléphonait… Mon père quant à lui n’était pas au courant, et valait mieux que ça reste ainsi. Alors quand j’ai appris la maladie de ma mère j’ai pris la décision de revenir dans ma ville natale, pour être à ses côtés. Et tant pis si ça ne plaisait pas à mon père. La seule chose que je redoutais c’était de croiser Liam. Seulement je m’étais persuadée qu’il avait quitté la ville. Après tout cela faisait plus de 15 ans, il avait bien dû se tirer de ce patelin. D’autant plus que ma fille croit que son père est mort… Je lui ai raconté qu’il a trouvé la mort dans un accident de voiture peu avant sa naissance. Mais que c’était un homme bon et que si aujourd’hui il était encore en vie il serait fière d’elle. Tu parles. Vaut mieux que les choses restent ainsi, qu’elle ai une vision idéaliste de son père, plutôt qu’elle sache le connard que c’est. Malheureusement mes plans risquent d’être chamboulés…

patchupee

Bon alors je me présente, je réponds au doux nom d'Alizée. Le premier qui fait une blague sur la chanteuse je le tue J'ai 18 piges et je viens du sud ouest de la France. Voilà c'est tout ce que vous saurez pour le moment.