RORY ♦ don't stop believin'

made by blackbird

« a girl can wait for the right man to come along, but in the meantime that still doesn't mean she can't have a wonderful time with all the wrong ones. »

♦ you can call me a sinner and you can call me a saint

Mon nom est Rory Reagan. Plus exactement, Lorelai, Venetia Reagan, mais Rory me suit depuis que je suis gamine. J'ai vingt-quatre ans pour l'état civil, un peu moins pour l'âge mental, cent soixante-huit centimètres de haut, le cheveu vaguement caramel, je ne suis pas laide et ce que je sais faire le plus correctement, c'est me contredire. J'ai vu le jour dans un village au nord de Londres dont je ne me rappelle que de l'odeur, celle du charbon. Mon père, un émigré australien qui travaillait à la gare, est mort quand j'avais deux ans, écrasé par un wagon. Moins de deux ans après la mort de son époux, ma mère s'est jetée par la fenêtre de notre mairie, alors qu'on venait de lui raser la tête. D'elle, je ne garde rien. Si un jour je raconte ceci à quelqu'un, j'ajouterai : même pas une mèche de cheveux. On pourra offrir des yeux horrifiés, ça m'est égal. Je ne l'avais vue que deux ou trois fois par ans, la pauvre fille, dans un parloir d'internat. Je serais incapable de dire comment elle était. Pauvre, avec des airs de pauvre, probablement. Elle s'appelait Sara Rose Winstead. Née à Portsmouth, comté d'Hampshire. Elle avait vingt-quatre ans quand elle est morte. J'ai une maman plus je une que moi. Tout cela, je l'ai lu sur mon extrait de naissance. Les soeurs qui m'ont élevée ont toujours refusé de me parler de ma mère. Après mon baccalauréat, quand on m'a émancipée, je suis retournée au village ou nous habitions. On m'a montré l'endroit du cimetière où elle est enterrée. Je voulais économiser pour faire quelque chose, lui payer une tombe, mais il y avait d'autres personnes avec elle, on ne m'as pas permis. Et puis, je m'en fiche.

J'ai travaillé quelques mois à Londres, comme secrétaire dans une fabrique de jouets, puis à New York chez un notaire. J'avais vingt-deux ans quand j'ai trouvé un poste d'enseignante à Colebrook. Je gagne actuellement 3250 dollars par mois, charges sociales déduites, pour enseigner à une classe de gamins que deux plus deux égale quatre, que chat s'épelle c-h-a-t et que nous sommes en Amérique, et à l'occasion vider les corbeilles à papier, dans une petite école qui emploie vingt-huit personnes. Ce salaire me permet de me nourrir de yaourts et confitures au dîner, de m'habiller à peu près comme j'aime l'être, de régler le loyer d'une chambre-cuisine-cabinet de toilette rue principale, de me meubler l'esprit avec une télé grand écran-super lumineux dont il ne me reste plus que trois traites à payer. Je dors bien, je bois de temps en temps, je fume modérément, j'ai eu quelques liaisons mais pas de celles qui puissent effaroucher un concierge, je n'ai pas de concierge mais l'estime de mes voisins de palier, je suis libre, sans soucis et parfaitement heureuse.

Enfin, presque. Il faut dire que je viens de m'extirper d'une relation assez moche. Il n'était pour moi, jusqu'à l'année dernière, qu'un garçon gentil, qui m'avait rendu un grand service, avec qui je sortais de temps en temps pour dîner, voir un film et blagasser devant un verre. Et puis un soir j'en ai eu assez de jouer les Garbo quand il me raccompagnait à ma porte, comme si ce que je ne lui donnais pas de moi valait qu'il rentre chez lui humilié, voir un peu triste. Je suis remontée dans sa voiture, c'est moi qui l'ai accompagné. Il était toujours gentil, et tout ce qui avait changé dans nos sorties c'est qu'après avoir dîné, vu un film, et blagassé devant un vere, nous continuions quelques fois l'amitié en faisant l'amour ensemble, et c'était très agréable. Un après-midi, alors que j'étais penchée devant sa table, à le regarder corriger une maquette, j'ai posé machinalement ma main sur son épaule. Tout en continuant de travailler, il a placé sa main gauche sur la mienne, et il l'a laissée, douce et amicale, comme si une partie de nous-mêmes était ailleurs, loin de là. J'ai eu tout à coup tellement envie de lui que j'ai cru que j'étais amoureuse pour de bon.

Je me rappelle avoir raconté cela et beaucoup d'être bêtises à Eileen, ma collègue de travail, il y a de ça quelques semaines. Je l'avais rencontrée une heure avant au rayon des jouets d'un magasin. Nous nous étions attablées devant un café, dans un bistrot. Elle a ri. Elle s'est moquée de moi : « Ma pauvre puce, j'y suis passée avant et après toi, dans son lit. Et même, tu me donnes des idées. Il faudra que je lui téléphone un de ces jours. » J'étais mal à l'aise, mais j'ai ri moi aussi. Et j'ai mis fin à ma petite romance. Depuis, je me contente de trouver les anges qui croisent ma route, des anges de sexe masculin, sans ailes mais jolis, et tranquilles, et amusants, des anges comme ceux dont se méfiait ma Mère Supérieure, mais qui me gardent dans leurs bras toute une nuit. Et puis, bah, peut-être qu'un jour il y aura un ange plus merveilleux, plus beau, plus intelligent, plus amusant, plus adorable, plus tuant que tout ce que j'aurai jamais rencontré qui croisera ma route, et que je saurai aimer. Peut-être.

lighted fireflies

Bon, bon bon. Tout d'abord, moi c'est Jane, communément appelée FLASH DELIRIUM. J'ai seize piges, je vis dans le plus beau pays de monde, le Québec (a) et heum, bah c'est ça qui est ça. J'adore le monde de la mode, la musique, True Blood, moi-même et Matt Dillon, le plus bel homme du monde. À la FIFA World Cup, je vote pour le Portugal uniquement parce que y'a Cristiano Ronaldo dans l'équipe. *OUT* Et, bien évidemment, j'vous aime et j'vous lèche. 8) Voilààà, au plaisir de vous reparler, j'suis toujours ouverte pour papoter