I need you, my friend {PV ; Charlie <3

Charlie & Jackie

I . n e e d . y o u . m y . f r i e n d

Que la vie pouvait être injuste. C’était ce que ressentait en ce moment même cette pauvre Jackie. Elle qui tombait amoureuse à chaque coin de rue, avait, pour une fois, trouvé le bon, un homme qu’elle aimait bien plus que tous les garçons qu’elle avait pu aimer dans sa vie. Mais - parce qu’il y a toujours un mais - elle venait de découvrir que ce même garçon si mystérieux à propos de sa vie et de son passé était en fait, le fiancé de sa meilleure amie, enfin… ancienne meilleure amie et que l’homme qu’elle considérait comme son propre frère était en fait au courant depuis le début. Bernée, elle se sentait bernée du début à la fin. Voila une semaine qu’elle se terrait chez son papa pour ne pas retourner vivre chez Clyde, le meilleur ami en question qui ne lui avait rien dit. Elle ne lui faisait pas la gueule, enfin… un peu si mais elle avait besoin de temps et de se retrouver dans les bras de son papa chéri.

Ses journées consistaient à sourire aux clientes et à s’en occuper tout en mimant la joie de vivre, mais une fois rentrée chez son père, elle redevenait cette fille triste, regardant des films d’amour à la télévision, un pot de crème glacé dans les mains. Jackie avait tendance à représenter le stéréotype de la fille amoureuse et triste mais elle s’en fichait, elle était comme ça et même si regarder tout cet amour à la télévision lui faisait mal et bien, elle avait besoin d’avoir une preuve, plus ou moins fictive, que l’amour n’était pas toujours vache. Elle n’avait pas de chance, voila tout. Elle se sentait stupide, plus que stupide. L’arrivée de ce beau mâle en même temps que le retours de Hope après un an d’absence, elle aurait dû se douter qu’il y avait un lien entre eux. Et pourtant, elle ne s’était pas posée de questions. Elle aurait dû, elle aurait surement été moins amoureuse et aurait par conséquent moins souffert. Depuis qu’elle avait appris la nouvelle, une semaine auparavant, elle n’avait revu ni Clyde, ni Hopeless, ni même Matéo. En faite, à par ses clientes et son père ainsi que ses sœurs et sa grand-mère, elle n’avait pas revu ses amis. Mais ce jour-là, elle avait besoin de décompresser et surtout d’oublier ce qui lui rongeait le cœur jour après jour et pour oublier quoi de mieux que de boire ? Seulement, elle ne voulait pas être seule. Elle savait pertinemment qu’elle ne tenait pas l’alcool, même pas du tout et qu’elle allait surement finir dans un état assez pitoyable, mais elle en avait besoin.

Un seul et unique visage lui vînt alors en tête : Charlie. Cette fille était comme descendue du ciel durant cette période un peu compliquée de sa vie, où Hope sa meilleure amie ne donnait plus un signe de vie, Charlie était apparue, redonnant un vrai coup de fouet dans sa vie amicale féminine. Elle l’adorait sa Charlie, c’était indéniable et même si c’est dernier temps, elle ne l’avait pas beaucoup vu, et bien elle allait se rattraper ce soir là. Pour la première fois depuis une semaine, elle prit l’initiative de se faire jolie, certes, elle n’allait pas draguer mais c’était le simple fait de sortir qui lui donnait assez la pêche pour se maquiller, se coiffer et enfiler une robe grise bustier arrivant mi-cuisse avec une ceinture noire. Ses longs cheveux blonds lui tombaient en cascade sur les épaules et avant de se maquiller elle attrapa son téléphone portable écrivant un petit message pour sa Charlie : « hey ! Que fais-tu ce soir ? Rien ? Et bien t’en mieux parce que j’ai envie de me saouler ! Rejoins-moi dans une heure au bar, tu sais lequel ^^ ». La pauvre Charlie n’avait apparemment pas le choix mais l’heure était grave, très grave, Jackie avait besoin de décompresser et même si elle avait parlé vaguement de l’histoire Matéo-Clyde-Hope à sa brunette préférée, elle savait qu’avec Charlie, elle n’allait pas avoir droit à mille et une question lui refaisant penser à cette histoire pourrie. Elle finit de se maquiller, forçant un peu avec le noir autours des yeux et le rouge à lèvre mais peu importait, elle avait besoin de sentir les regards posés sur elle ce soir, elle avait besoin de retrouver un tant soit peu de fierté et de se trouver joli dans le regard des hommes. Parce que, malgré tout, à chaque fois qu’elle sortait d’une histoire d’amour, sa fierté en prenait un coup, elle se demandait ce qui n’allait pas chez elle pour ne pas trouver le grand amour et puis cette fois, elle y avait vraiment cru avec Matéo…

Elle finit par enfiler des escarpins vernis rouge et attrapa une petite pochette à paillette où elle mit son portable et ses clefs. Elle descendit pour se retrouver dans le salon où toute sa famille la regardait avec de grands yeux : « je sors, ne m’attendez pas, bye ». Elle n’avait pas envie de s’attarder sur sa future gueule de bois, de toute façon, ils s’en rendraient compte bien assez vite. C’est à pied qu’elle se rendit au bar à quelques mètres de chez elle. Elle entra, le bar étant déjà bien rempli, la nuit étant déjà tombée. Elle s’installa au bar réservant une place sur la chaise haute à côté d’elle pour son amie qui n’allait surement pas tarder, commandant un verre wiski. Au bout de quelques minutes, après deux verres de wiski, elle finit par regarder l’heure, Charly n’allait pas tarder, c’était sûr, sinon, elle l’aurait surement prévenu par message ou par un appel.

« Doucement… Doucement… »
Tirant la langue, retenant mon souffle, j’approchai mon pinceau de la feuille. Dernière touche. Dernière touche qui, si je la ratais, serait la raison de mon suicide. Il faudrait alors penser à faire un testament. A Bloody, je lèguerais mes ballerines repettos. Je savais qu’elle lorgnait dessus depuis un moment. Et mon plaid, qu’elle squattait dès qu’on regardait la télé. Et ma réserve d’alcool. Et tous les plans mecs que j’avais envie de faire. Pour Vickie… Hum, la plupart de mes dessins. Et pour Jackie… Ah Jackie aurait le droit à tout les honneurs : une grande partie de ma garde robe (je donnerais l’autre moitié à Bloody) et surtout mon bébé, la prunelle de mes yeux , ma Camaro. Et tous les problèmes qui vont avec.
Mais je n’en étais pas encore là. Je ne comptais pas louper ce foutu coloring. Oh ! J’avais réussi ! Oui !

Je regardai fièrement le « chef d’œuvre » qui m’avait valu plus d’une semaine de nuit blanche. J’étais plutôt fière du résultat et j’espérais vraiment que mes clients ne trouveraient rien à redire. Poussant un soupir de soulagement, je m’affalai contre le dossier de ma chaise, faisant le bilan de cette semaine de travail. D’une, j’avais le poignet complètement endolori. Deux, j’avais les yeux complètement mort. Trois, et je ne sais comment, j’avais réussi à me mettre de l’aquarelle sur la joue. Quatre, je portais les mêmes fringues depuis trois jours : vieux t-shirt des Stones, vieux jogging troué et chaussons Homer Simpson. On a beau être cool, on apprécie les bons vieux classiques (de toute façon, il n’y avait que Bloody qui m’avait vu ainsi, et je la défiais d’oser tout raconter à quiconque.) Donc, dans la logique des choses, de cinq, je ne sentais pas vraiment la rose des bois. J’étais tellement décalée dans mon rythme que dès que j’avais un instant libre, je dormais.
Je me levai en grognant comme une mamie qui souffre de son lumbago et qui doit se lever parce qu’elle a oublié la télécommande près de la télé alors que c’est l’heure de son feuilleton préféré, et ouvrant la fenêtre, inspira un grand coup. De l’air frais. J’avais presque oublié l’effet que ça faisait.
Note pour moi-même : la prochaine fois que j’ai une commande, penser à ne pas virer ermite.

Qu’est ce que j’allais faire maintenant ? Ironiquement, je n’avais aucune envie de dormir. Bloody avait encore déserté l’appartement. J’aurais mis ma main au feu qu’elle était partie voir Ulysse.
Déjà, prendre une bonne douche. Ce ne serait pas du luxe, et plutôt bénéfique. L’eau froide sur ma peau eu un effet revigorant. Ainsi que chanter Queen.
Je sortais de la salle de bains quand mon portable se mit à vibrer. Tiens, j’avais une vie sociale. Ca aussi je l’avais presque oublié.
Mon visage s’illumina quand je vis le nom s’afficher. Jackie. Ma Jackie, ma pouf à moi, ma « bestah », mon remonteur de moral, ma machine à câlin… Elle avait le don d’illuminer mes journées et c’est ce qui me manquait en ce moment, sa lumière qui n’avait rien à voir avec la lampe de bureau qui avait brûlé mes yeux à petit feu pendant toute cette semaine. Non, vraiment rien à voir.



Citation :

« hey ! Que fais-tu ce soir ? Rien ? Et bien t’en mieux parce que j’ai envie de me saouler ! Rejoins-moi dans une heure au bar, tu sais lequel ^^ »


Oulà. Si Jackie avait envie de se saouler, c’est que quelque chose n’allait pas. Malgré ces innombrables qualités, celle de tenir l’alcool n’en faisait pas partie. Généralement, deux ou trois verres et elle se retrouvait dans des situations plus ou moins burlesques. Ou alors avachie sur le comptoir. Oh, ça ne nous empêchait pas de sortir, bien au contraire. La plupart du temps, elle disait que ce soir, elle se tiendrait. Et ne tenait pas. Mais pour que ce soit elle qui me propose qu’on aille se rendre ivres mortes, il y avait un truc qui ne tournait pas rond. Et j’avais une assez bonne idée du truc en question.
Le défaut de Jackie, en plus de ne pas tenir l’alcool, était qu’elle trouvait le prince charmant à chaque coin de rue. Et que généralement, il y avait un couac avec le dit prince charmant. Son dernier en date ? Le fiancé de son ex-meilleure amie. Ce qu’elle avait appris de la bouche d’un groupe de mégères en manque de potins.
Pauvre Jackie. Elle n’avait qu’à faire comme moi. Je ne me compliquais pas la vie. Je ne m’étais fait avoir qu’une fois, et je n’étais pas prête à recommencer.

Enfin bref, j’avais donc quelque chose ce soir. Et il fallait m’arranger. Je n’étais pas si horrible que ça, faut pas non plus exagérer, mais hors de question que je sorte en jogging et avec Homer S. à mes pieds ce soir. Je farfouillai donc dans mon armoire, et finis par dégoter une petite blouse blanche et une jupe haute bleue marine. Je me maquillai façon nude (fallait pas trop forcer non plus pour une première sortie depuis un bout de temps) et relevais mes cheveux en un chignon fouillis, mais comme tout le monde le sait, ultra sexy (ou pas). Ce fut en me lançant des regards sexy dans mon miroir que je me rendis compte que j’étais à la bourre. Eh merde. Je mis mes spartiates à talons à toute vitesse, manquant de me casser la cheville (et de m’étaler par terre par la même occasion), balança mes clés, mes papiers, mon portable et mon porte monnaie dans le premier sac venu (heureusement, c’était un sac adapté à la situation. Je ne vous explique même pas si ça avait été mon sac Barbe à papa), griffonna un mot pour Bloody, au cas où elle rentrerait avant moi et sortie de l’appartement en trombe.

Le bar était déjà rempli quand j’arrivai sur place. Super, ça n’allait pas vraiment m’aidé pour la trouver. Balayant la salle du regard, mes yeux se posèrent sur une chevelure blonde. Elle était là, assise au bar, une chaise vide à côté d’elle.

-Ma blondasse préférée ! Je suis si contente de te voir ! Tu m’as trop manquée !

Emportée par mon enthousiasme, je lui administrai le plus gros câlin de l’histoire de l’humanité. Je jetai un regard sur les deux verres vides devant elle.

- Tu serais pas suicidaire par hasard ? T’aurais au moins pu m’attendre !

Je m’assis sur le tabouret et, posant mon coude sur le bar, la regardai avec un grand sourire

- Alors, qu’es ce que tu deviens depuis tout ce temps ?

Spoiler:

Charlie & Jackie

« SANTEEE !! » Et voila, Jackie avait réussit à se lier d’amitié avec tout le bar. En fait, quand elle était bourrée, elle avait tendance à être beaucoup plus chaleureuse - bien qu’elle l’était déjà beaucoup sobre - que d’ordinaire. Quelques verres avaient suffit à lui mettre la tête à l’envers et alors qu’elle s’apprêtait à faire un concours de rot avec un habitué, elle sentit une masse se jeter sur elle et enfin, la voix qu’elle aimait tant de sa meilleure amie : « - Ma blondasse préférée ! Je suis si contente de te voir ! Tu m’as trop manquée ! ». Elle ne put s’empêcher de rire de ce rire sonore qu’elle avait quand elle était saoule. Bon là elle n’était pas vraiment saoule, enfin, pas dans le grand sens du terme, elle était juste joyeuse, assez pour se mettre debout sur le bar et se mettre à chanter Like Virgin de Madonna. Enfin bref, maintenant que Charlie était là, ça allait être la fête ! Elle resserra ses bras autours du corps fin de son amie demandant d’un signe de main au serveur d’apporter à sa brunette préférée un verre du même alcool qu’elle. « BRUNAAASSE !!! Tu m’as trop manqué toi aussi !!! ». C’était simple, le vide qu’Hope avait laissé en partant loin d’elle avait été comblé par Charlie. Elle se sentait vraiment elle-même avec Charlie, elle n’avait pas besoin de prétendre être une autre, seulement elle et ça faisait du bien. Certes, il y avait Clyde, mais Clyde était un mec et puis en ce moment, ils ne se parlaient plus trop, enfin, même plus du tout puisqu’ils ne se voyaient pas. Jackie squattait chez son papa refusant de retourner à l’appartement qu’elle partageait avec Clyde. Elle savait que ça n’était pas la meilleure solution, elle tenait à son amitié avec Clyde plus que tout autre chose mais il lui fallait du temps et le fait qu’elle décide d’elle-même de sortir de sa chambre au papier peint de princesse était déjà un grand pas. Certes, pas forcément le meilleur, mais une petite cuite de temps en temps avec sa meilleure amie ça ne pouvait que lui faire du bien ! De plus, ça faisait un moment qu’elle ne l’avait pas vu. Elle savait que Charlie était sur un projet en génialissime artiste qu’elle était et de ce fait, Charlie devait y être plongée à cent pour cent. D’ailleurs même avec son degré d’alcool dans le sang, Jackie réussit à mettre ses idées aux clairs et donc se dire que sa petite Fiona - comme elle aimait l’appeler - devait avoir fini son œuvre si elle était ici présente ! « - Tu serais pas suicidaire par hasard ? T’aurais au moins pu m’attendre ! ». Elle ria une seconde fois, vraiment très heureuse de retrouver son amie, c’était exactement ce qu’il lui fallait, se sortir toute cette histoire de malade de la tête. Les fiançailles, son amour pour Matéo, son amitié pour Clyde… tout cela était bien loin d’elle à ce moment précis et ça la rendait plus qu’euphorique. « J’ai juste pris un peu d’avance et puis tu vas pas tarder à me dépasser à en connaitre ta descente d’alcool ! ». Si Jackie avait tendance à ne pas tenir l’alcool, au contraire, Charlie elle, tenait parfaitement. Elle pouvait boire le double de Jackie sans sentir les effets de l’alcool mais il fallait bien le dire, la fin de leurs soirées se finissaient toujours dans un état pitoyable, aussi bien pour Charlie que pour Jackie. Charlie finit alors par s’assoir, le serveur apportant deux nouveaux verres de wiski, l’un devant Charlie, l’autre devant Jackie. Puis vînt cette fameuse question qu’elle redoutait tant : « - Alors, qu’est-ce que tu deviens depuis tout ce temps ? ». Jackie attrapa son verre, y trempa ses lèvres avant de faire tourner légèrement son haut tabouret, se retrouvant face à Charlie. « Bah tu sais, pas grand chose… la routine quoi ! ». Si par la routine vous voulez dire brisage de cœur intégral, amitié aussitôt retrouvée que brisée et long amour fraternel en miette ? Et bien ça résumait bien la routine de Jackie, du moins, pour le moment. « Et toi ? Tu nous a encore pondu une œuvre d’art ? Faudra que tu me la montre mais en attendant… SANTE ! ». Elle tendit son verre devant elle attendant que la jeune femme ne claque le sien contre celui à ras bord de Jackie. Cette soirée s’annonçait riche émotion !

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