j'irais chercher ton coeur si tu l'emportes ailleurs {PV ; Matéo

J'irais chercher ton coeur si tu l'emportes ailleurs.

Le restaurant était vide, ou presque. Deux personnes, un père et sa fille mangeaient silencieusement dans ce restaurant qui avait bercé l’enfance de la jeune Jackie. Elle ne devait pas avoir plus de quatre ans lorsque son père ses sœurs et elle avaient déménagé pour Colebrook. Son père avait alors monté ce restaurant dans lequel elle mangeait. Son père la surveillait du coin de l’œil à l’autre bout de la pièce, derrière le bar. Voila deux semaines que sa fille était revenue vivre chez lui. Il ne savait pas vraiment ce qu’il s’était passé entre elle et Clyde mais ça semblait important. Sa fille refusait de sortir, elle se cloitrait dans sa chambre au papier peint de princesse, écoutait de la musique triste, pleurait tous les soirs et surtout, ne sortait pas de la maison. Sa grand-mère était persuadée que c’était à cause d’un garçon elle n’avait pas tord. Voila deux semaines qu’elle ne parlait ni à Clyde, ni à Hope et encore moins à Matéo. Elle ignorait si ses deux amis s’étaient remis ensemble et refusait de savoir si Matéo était retourné à New-York ou pas. Elle avait confié son téléphone portable à son père et refusait tout contact avec l’extérieur. Le père Monroe avait pourtant l’habitude de voir sa fille triste à cause des garçons mais cette fois, il avait cette impression que c’était différent, qu’elle y tenait beaucoup à celui-là, qu’il l’avait véritablement brisé. Ce jour là, le restaurant était fermé mais il faisait toujours des exceptions pour ses filles, notamment pour Jackie qui n’avait pas mangé depuis des jours. Il l’avait mise hors du lit et l’avait forcé à s’habiller et se laver pour qu’elle mange un bout au restaurant. Elle était seule dans la grande salle devant la vitrine. Elle observait son assiette passablement lasse de sa vie et de sa tristesse. Elle s’amusait à faire tourner sa fourchette dans son assiette n’avalant rien, ce qui avait le don d’énerver son père à l’autre bout de la pièce en train de nettoyer des verres. Ca le tuait de voir sa fille dans un tel état mais que pouvait-il faire de plus ? Il avait déjà pris l’initiative de fouiller dans le téléphone de sa fille pour y voir plus clair. Il avait vite compris à la vue du nombre d’appel de Clyde, d’Hopeless et des encore plus nombreux appels d’un certain Matéo. La veille, il avait finalement décroché à l’un des appels et avait un peu parlé avec Matéo, l’invitant à venir à son restaurant le lendemain. Tout s’expliquait. Ce père voulait le meilleur pour sa fille et elle allait bientôt recevoir la visite d’une personne bien connue pour elle. Evidemment, il ne lui avait rien dit, de peur qu’elle ne fuit, il la connaissait bien sa fille, il l’avait faite après tout ! Mais la voir aussi lasse le dépassait. Elle avait perdu sa vivacité qu’il aimait tant et il espérait sincèrement que le gosse allait venir et lui rendre sa fille. Il avait laissé sous entendre cette visite mais elle n’avait rien entendu. Elle était habillée d’une simplicité déconcertante, avec un débardeur blanc recouvert d’une chemise blanche appartement à son père et un petit short en jean. Ses cheveux étaient attachés d’un chignon mal fait, elle n’était pas maquillée, ses yeux était un peu rougis par les pleures. Ses écouteurs dans les oreilles, elle avait le regard fixé sur son assiette, refusant d’avaler quoi que ce soit. Elle se sentait si mal depuis cette histoire qu’elle en arrivait à se demander comment elle allait pouvoir ce sortir de cette mauvaise passe. Ca n’était pas qu’elle n’en avait pas envi, c’était juste qu’elle n’en trouvait pas la force. Elle l’aimait oui, à en crever, elle était dingue de Matéo et avoir appris tout ça lui avait si mal qu’aujourd’hui elle aurait préférait ne rien savoir et vivre dans le mensonge. Elle avait cette impression qu’il s’était foutu d’elle du début à la fin. Encore une fois, elle était amoureuse mais ça n’était pas réciproque. A chaque fois qu’elle fermait les yeux, elle revoyait son beau visage. Ca lui faisait du bien mais ça la faisait d’autant plus souffrir.

La petite clochette annonçant l’arrivée d’un nouveau client se fit entendre pourtant, Jackie ne daigna pas relever les yeux. Elle entendit des pas et enfin une présence à ses côtés. Elle l’aurait reconnu entre mille, c’était son vieux père qui venait de lui baiser le haut de sa tête lui chuchotant quelques mots : « pardonnes-moi mais je pense que c’est le mieux pour toi… ». Elle fronça les sourcils ne comprenant pas. Puis elle releva le regard tandis que son père s’éclipsait dans l’arrière salle. Elle tourna la tête pour voir Matéo, plus beau que jamais devant elle. Son rythme cardiaque s’accéléra tandis qu’elle ne savait quoi faire. Fuir ou affronter la triste réalité ? Elle avait envie de fuir mais son père avait fermé toutes les issues. Elle se sentait manipulée et bernée. Elle évitait Matéo du regard de peur de craquer, de pleurer une fois de plus ou même de retomber dans le piège. Elle se remit alors à fixer son assiette.

« - que … Qu’est-ce que tu fais là ? »

« Ton père m’a appelé il voulait que je passe te voir … ». Ah ! Son père, le traitre ! Elle n’aurait jamais dû lui passer son téléphone portable ! Ce fut ses premières pensées. Elle lâcha sa fourchette qui tomba lourdement dans son assiette évitant toujours le garçon du regard alors qu’elle semblait chercher un moyen de sortir d’ici et surtout, un moyen de faire souffrir son père. Lui fracasser l’intérieur de son restaurant était surement la bonne chose à faire pour lui faire péter un plomb. Avec tous ces plans machiavéliques se bousculant dans sa tête, Jackie en oublia presque Matéo qui était là devant elle. Il s’approcha alors plus ou moins silencieusement et lui releva délicatement la tête. Elle hésita à le rejeter mais en posant son regard vert sur le jeune homme, elle n’y arriva pas tout simplement. Comment pouvait-elle le rejeter ? Elle l’aimait après tout ! Il était si beau qu’elle en souffrait d’autant plus. Malgré sa beauté naturelle, il semblait lui aussi un peu triste, son regard foncé était encore plus sombre et son sourire éclatant n’était plus. Ca lui faisait mal d’un côté, sans vraiment savoir pourquoi, de le voir ainsi. Mais il y avait aussi ce sentiment au fond d’elle, ce sentiment qui la mettait hors d’elle, ce sentiment de colère, ce sentiment qui lui rappelait qu’en fait, il n’avait jamais rien éprouvé pour elle et qu’il l’avait fait tourner en bourrique, comme tant de garçons avant lui.

La problème, c’est qu’elle était si partageait qu’elle restait stoïque. Elle avait cette envie de le gifler et de lui interdire de la toucher, et d’un autre côté, cette envie de le prendre dans ses bras et de l’embrasser. Il l’attirait comme un aimant mais par-dessus cela il y avait ce mystère quant à ce qu’il pouvait ressentir. Il plongea alors son regard dans le sien, et comme hypnotisée, elle ne put bouger. « Je … suis vraiment désolé Jackie, je ne savais pas du tout comment faire , au début c’était peut être un jeu pour moi une façon de m’éloigner d’Hopeless, mais au fil du temps je me suis vraiment attaché à toi, j’ai jamais ressentit ça pour une fille. Tes la première et tu seras sûrement la seule. Je sais bien que tu ne veux plus me parler et que tu me déteste, et sache que tu ne me verras plus de si tôt je retourne à New York car je n’ai plus rien à faire ici, mais avant que je parte … ». Elle était si retournée par ce qu’il venait de lui dire qu’une fois de plus, elle ne savait quoi dire à son tour. Elle était suspendue à ses lèvres attendant la suite. Elle voulait la suite, elle en avait besoin. Elle ne savait si c’était pour soulager sa conscience qu’il disait ça ou parce qu’il l’aimait vraiment mais elle avait envi d’y croire et l’idée qu’il l’abandonne pour reprendre sa parfaite petite ville New-Yorkaise lui faisait très mal. « Que .. Je t’aime. ». Les larmes se mirent à couler sur ses joues, une fois de plus. Elle baissa alors le regard, ayant honte de pleurer devant lui. D’ailleurs, elle ne savait même pas si c’était des larmes de bonheur ou de tristesse, elle était perdue avec elle-même et plus elle essuyait ses joues mouillées plus les larmes revenaient s’y faufiler. Elle se releva alors de sa chaise, plutôt brusquement, reniflant pour pouvoir parler bien que ses sanglots n’y aidaient pas forcément. « je… alors… c’est fini ? Tu me dis ça … et… et tu t’en vas ? C‘est comme ça que ça marche pour toi ? ». Elle lui tourna le dos, faisant quelques pas dans le restaurant puis lui refit face, tentant de se calmer alors que son ton montait un peu. « Et puis… Comment veux-tu que je te crois après tout ce qu’il s’est passé ? ». Une autre rafale de larme. Elle ferma les yeux quelques secondes passant ses deux mains sur son front comme pour se calmer. Elle qui avait tout contenu l’espace de deux semaines se libérait de tout ce mal être et cette tristesse qui la rongeait. Elle s’approcha alors de Matéo, posant une main sur son épaule, ne s’attendant pas à ce qu’un contact aussi minime lui procure autant de frissons le long de sa colonne vertébrale. « Prouves-le moi ! Prouves moi que tu m’aimes ! ». Elle voulait y croire mais n’y parvenait c’était plus fort qu’elle. Elle avait besoin qu’il le lui prouve d’où cet appel de détresse en quelque sorte. Elle avait besoin de lui et se sentait si mal. Elle le regardait droit dans les yeux, une lueur de défit dans le regard ainsi que de détresse. Finalement son père n’avait pas eu tord. Il voulait que sa fille retrouve sa vivacité, pour le coup, elle avait l’esprit qui tournait à mille à l’heure, le cœur qui battait la chamade et l’envie d’avancer.

J’étais très mal, chaque mots que je pouvais lui dire je les avais déjà dit auparavant face à un miroirs face à mon propre reflet. Avez-vous déjà eu l’impression de vous perdre dans votre propre reflet ? ça m’étais arrivé j’avais beau répéter cette phrase qui avais l’air si simple à dire, mais une fois sur le fait c’était très difficile, je ne savais pas comment je devais m’exprimer, je ne savais pas si e devais lui dire se que je ressent par des mots ou par des gestes. Je ne savais comment lui dire que je l’aimais car jamais je n’avais prononcé ces mots si simple, mais si complexe pour ma petite personne. En me laissant convaincre par son père d’aller la voir j’avais fait un pas vers mon but principale, puis en franchissant la porte et en lui avouant tout j’avais franchis le pas que j’essayais de franchir depuis tellement de temps, depuis que je l’avais rencontrer, depuis qu’elle avais retourner mon cœur et depuis qu’elle l’avais fait battre. Je la regardais droit dans les yeux, et alors que j’avais enfin tout dit je vit des larmes couler sur les joues de Jackie et une fois de plus je sentit un déchirement au fond de moi car c’était ma faute. C’étais à cause de moi qu’elle était dans cet état et c’est moi qui avais causé son malheur en lui mentant, mais chaque mots que j’avais pu dire étais véridique. « je… alors… c’est fini ? Tu me dis ça … et… et tu t’en vas ? C‘est comme ça que ça marche pour toi ? ». Dans ma vie la meilleur chose que je faisais à chaque fois c’est fuir. J’avais toujours eu du mal à faire face à toute mes responsabilité, mais en ce moment même je ne ressentais pas cet impression si je fuyais c’était pour retrouver ma vie d’avant, celle qui ne me faisait en aucun cas souffrir. La vie ou je n’étais pas amoureux et ou je ne me prenais pas la tête pour une fille. En franchissant les portes du restaurant je n’attendais aucun retour positif de la part de Jackie, le mal était fait et après avoir avouer la vérité je devais partir loin, c’était comme ça que ça devais se passer dans ma tête, c’est uniquement comme ça que personne souffrira une nouvelle fois. «C’est fini depuis que t’a appris la vérité … Je ne veux pas te faire souffrir d’avantage.» Je marqua une pause tout en la regardant. Je me leva à mon tour et alla face à elle afin de la voir de près. Je passa ma main sur sa joue afin d’essuyer les larmes qui venais d’y couler puis tout en douceur je repris ma phrase. « J’ai ma vrai vie à New York, j’ai besoin de prendre du recule de réalisé que c’est moi qui a causé mon propre malheur, moi qui t’a fait pleuré, moi qui ta fait du mal … » Un évènement étrange arriva par la suite, plus je parlais plus mes yeux se remplissais de larmes, j’avais mon regard plonger dans le regard de Jackie et je sentis une larme couler sur ma joue, je baissa alors la tête et écouta Jackie « Et puis… Comment veux-tu que je te crois après tout ce qu’il s’est passé ? ». Je passa ma main sur mes yeux afin d’essayer les quelques larmes qui s’y baladais puis releva la tête en direction de Jackie. « Je ne te demande pas de me croire, mais sache que tes la seule que j’aime et tu seras sûrement la dernière » en disant ses mots je m’imaginais déjà vieux seul avec un chat face à une télé, Jackie étais mon unique amour et une voie au fond de moi me disais que je n’avais aucun chance, j’étais parti défaitiste dès le début. Alors que notre discussion était plus ou moins calme elle monta la voix me demandant de lui prouvé que je l’aimais. « Prouves-le moi ! Prouves moi que tu m’aimes ! » Je la fixa alors droit dans les yeux, je ne savais pas comment lui prouvé mon unique amour pour elle, j’avais jamais aimer avant et prouvé cet amour était assez dur. «Regarde moi dans les yeux et tu verras que c’est vrai, tu verra que je t’aime et tu verras que je m’en veux d’avoir mentis, a ton avis pourquoi je retourne à New York ? Je n’ai plus rien à attendre ici, je t’ai déçu et tu mérite bien mieux que moi et je suis sur que tu trouvera un mec bien qui sera t’aimé comme moi je t’aime en ce moment … » Mon regard resta figé un moment sur le sien puis je baissa la tête et avança vers la porte d’entré. «J’espère que tu le trouvera … »

Plus il parlait, plus elle avait mal. Au plus profond de son cœur, elle savait qu’elle ne pouvait vraiment lui en vouloir, mais elle était bien trop fière pour se l’admettre. Elle voulait faire des efforts, peut-être tout n’était pas perdu ? Et plus elle le regardait, plus elle doutait qu’il lui mentait ou sinon, il était vraiment un très bon acteur. Elle l’aimait tellement et avait tellement envi de le croire qu’elle e arrivait même à s’imaginer un avenir possible avec le jeune homme. C’était comme si l’espoir et la vie reprenaient vie en elle. Elle qui avait été tant déçu, elle qui avait tant souffert, elle qui avait perdu tout espoir. En la présence de Matéo, elle était elle-même complètement elle-même. « C’est fini depuis que t’a appris la vérité … Je ne veux pas te faire souffrir d’avantage.». Elle ne put s’empêcher de lâcher un espèce de rire sarcastique, un rire qu’elle ne lâchait que très rarement. Elle était à bout de nerf, elle manquait de sommeil, elle se sentait affreuse et avait le cœur brisé. Le problème n’était pas seulement la question à propos du mensonge ou du pardon, non, elle avait cette impression qu’il voulait à tout prit repartir pour New-York, que s’il pouvait revenir en arrière, il le ferait et ne viendrait pas à Colebrook. Bien que toutes ses pensées étaient très différentes de celles qu’elle avait put avoir quelques jours ou même minutes plus tôt et bien la jeune femme ne regrettait pourtant rien. Elle soufrait le martyre, mais si c’était à refaire, elle le referait, c’est quelques semaines passées avec Matéo étant les meilleures de tout son existence. Il s’approcha alors de la jeune femme, posant sa main sur sa joue pour lui essuyer ses larmes. Elle ferma les yeux quelques instants savourant ce contact. Elle ne pouvait rester de marbre, c’était plus fort qu’elle. Elle se bâtait avec elle-même pour ne pas le prendre dans ses bras. Alors qu’elle venait de rouvrir les yeux la douce voix mélodieuse de Matéo résonna dans ses oreilles : « J’ai ma vrai vie à New York, j’ai besoin de prendre du recul de réaliser que c’est moi qui ai causé mon propre malheur, moi qui t’ai fait pleuré, moi qui t’ai fait du mal … ». Elle ne comprenait pas. Il avait vraiment besoin de retourner à New-York pour se rendre compte de ça ? Une part d’elle-même était en colère, en colère qu’il abandonne si vite la conquête de son cœur, l’autre, elle voulait le supplier de rester à ses côtés. Elle l’avait déjà perdu mais d’un côté, elle s’était dit que lorsqu’elle serait prête, lui et elle… peut-être… enfin, non, cette fois, elle comprenait qu’elle l’avait définitivement perdu et ça lui faisait encore plus mal. Elle ne savait pas quoi dire et alors que ses larmes se calmaient peu à peu, une, puis deux, puis trois etc. larmes vinrent couler sur les belles joues de cet homme qu’elle aimait tant. Elle se sentait si mal, ça lui fendait le cœur. « Je ne te demande pas de me croire, mais sache que tes la seule que j’aime et tu seras sûrement la dernière ». Elle avait l’impression de se retrouver dans l’une de ces tragédies qui vous fendaient le cœur, du genre Titanic. Elle avait vraiment du mal à mettre des mots sur ce qu’elle ressentait, plus les minutes passaient, plus elle le perdait et elle en était parfaitement consciente seulement, la question qui se posait alors était : arriverait-elle à lui pardonner pour enfin lui demander de rester ? Elle ne le savait pas elle-même. « Regarde moi dans les yeux et tu verras que c’est vrai, tu verra que je t’aime et tu verras que je m’en veux d’avoir mentis, a ton avis pourquoi je retourne à New York ? Je n’ai plus rien à attendre ici, je t’ai déçu et tu mérite bien mieux que moi et je suis sur que tu trouvera un mec bien qui sera t’aimé comme moi je t’aime en ce moment … ». C’était peut-être le signe, la parole qu’elle attendait. Elle était assez passive depuis le début, ne disant rien, se contentant de rester debout, stoïque. Lui, il s’éloigna, le regard à terre, puis, il lui balança cette phrase qui lui fit l’effet d’une claque : « J’espère que tu le trouvera … ». Il s’éloignait et pourtant, elle ne réagissait pas. Que faire ? Elle avait ce dilemme en elle-même. Si elle le laisser partir, là, maintenant, elle le laissait quitter sa vie à tout jamais, elle laissait l’homme de sa vie s’en aller. Mais le laisser partir signifiait aussi qu’elle allait tourner la page et tenter de l’oublier. Ca lui faisait si mal dans tous les cas. Elle avait peur de ne pas être à la hauteur, de ne pas pouvoir lui pardonner mais elle avait encore plus peur de le perdre et alors qu’il allait atteindre la porte du restaurant, elle lui lança cette phrase pleine de détresse : « Mat’, me laisses pas ! Je... ne veux pas le trouver... ». Elle était sortie comme ça, du fond de son cœur. Elle était au bord de la crise de larme ou de nerf et était prête à tout pour ne pas le laisser sortir de sa vie. Ils pouvaient peut-être recommencer à zéro ? Devenir ami ? Quoi qu’il en soit, elle préférait être son amie plutôt qu’un vague souvenir mélancolique. Elle était prêt du bar, debout, les yeux humides. Elle respira une bonne fois, tentant de calmer les battement effrénés de son pauvre cœur. Elle avait si peur de le perdre. « On… on pourrait tout recommencer ? Et… voir où cela nous mène ! Je… je veux pas que tu partes… je … je t’aime… ». Elle se rendit alors compte que si elle l’avait pensé des milliers de fois, elle ne lui avait jamais dit. Lui avait failli une fois et lui avait dit deux fois. Elle, non, jamais. Pourtant, ces mots étaient d’une sincérité déconcertante. Elle avait peur qu’il ne décide tout de même de sortir de sa vie, elle avait peur de ne plus jamais le revoir et d’être encore plus brisée qu’elle ne l’était déjà.