ALWAYS LOVE • Kaeden.

Adrianna & Kaeden

Je n'avais pas beaucoup dormi cette nuit. Mon avion ayant été en retard, j'étais arrivé plus tard que prévu. Jazz avait quand même tenu à m'attendre et, malgré les circonstances, j'étais très heureux de la revoir. Après tout, nous ne nous étions vus que quelques jours pendant ces sept dernières années. Mais c'était toujours pareil entre nous. Nous avions passé une bonne partie de la nuit à discuter de tout et de rien. Puis elle avait dû aller se coucher et j'étais monté aussi. Mais je n'avais pas dormi tout de suite. J'avais oublié à quel point mon lit était inconfortable et à quel point tout était calme dehors. J'avais pris l'habitude de m'endormir avec du bruit dehors à New York et le silence me gênait. Mais le sommeil eut raison de moi aux alentours de quatre heures du matin.

Je fus réveillé quelques heures plus tard par le réveil de Jazz. Elle devait sûrement aller travailler. Je l'entendis ce plaindre, éteindre son réveil et se lever. J'avais oublié que les murs étaient aussi fins. Je me tournais vers mon réveil et je vis qu'il était seulement sept heures et demi. Pauvre Jazz qui devait se lever aussi tôt. Étant écrivain, j'avais des horaires plutôt cool. Il était encore tôt et j'étais crevé mais je n'arriverais sûrement pas à me rendormir. Je m'assis sur mon lit et je m'etirais tout en baillant. Puis je me levais et j'allais à la douche. Après ça, je sortis des vêtements de ma valise. J'enfilais un jean et un t-shirt et je descendis. Jazz était visiblement déjà partie. J'entrais dans la cuisine et je regardais autour de moi. C'était étrange de revenir là où j'avais grandi après autant de temps. Mais ça me faisait aussi plaisir. Les circonstances de mon retour n'étaient pas supers mais je pense que je ne serais jamais revenu sans ça. D'ailleurs, je devais passer voir maman à l'hôpital, j'étais censé y passer hier mais j'étais arrivé trop tard. J'y passerais au plus tôt ce matin. Mais, pour l'instant, j'avais envie d'un café. Je regardais la cafetière et je réalisais que ce n'était pas avec cette antiquité que j'aurais un bon café. J'enfilais mes chaussures et ma veste, je pris mon porte-feuille et je sortis en fermant la porte derrière moi.

Il pleuvait dehors mais ça n'avait pas vraiment d'importance. Le Kiderville café n'était pas si loin et marcher me ferait du bien. Je me mis donc en chemin. Dans la rue, je reconnus quelques visages. Mais les gens avaient changés en sept ans et moi aussi. Lorsque j'arrivais au coin de la rue où se trouvait le café, je pressais le pas afin d'être rapidement à l'abri. Au moment de traverser la route en face du café, je levais la tête et mon regard se posa sur une femme qui me regardait. C'était Adrianna. Malgré les sept ans sans la voir, je n'eus aucun mal à la reconnaitre. Elle n'avait pas beaucoup changée si ce n'est qu'elle était encore plus belle qu'auparavant. Je me souvins la dernière fois que je l'avais vue et je revis son regard quand je lui avait dit toutes ces bétises. J'hesitais à aller à l'hôpital tout de suite et l'eviter. Mais il fallait que je la vois de plus près et que je lui parle. Je traversais donc la route et j'entrais dans le café. Je passais commande et je me dirigeais vers la table où elle était assise. - Je peux m'assoir ? J'avais peur qu'elle refuse. Après tout, elle en avait parfaitement le droit après ce que je lui avais dit. Mais je voulais vraiment lui parler et surtout, pouvoir l'admirer plus longtemps.

Adrianna avait sérieusement pensé au départ qu’il l’ignorerait et passerait son chemin. Et elle fût presque rassurée lorsqu’il se dirigea vers le fond du café, mais cela était en fait pour passer commande et il fit marche arrière pour se poser devant sa table juste quelques minutes après. Le destin nous jouait de ces tours, et voilà que Kaeden tout juste rentré de N .Y, briseur officiel de son cœur débarquait en face d’elle et demandait à s’asseoir. A s’asseoir et à prendre un café ! C’était peut-être la blague la plus drôle qu’elle n’ait jamais entendu, si elle n’était pas aussi ébahie, elle en aurait presque rit. Situation comique ou désespérante ? Sur le coup, le choix était plutôt difficile. De toute façon, elle se devait de refuser, premièrement parce qu’il ne voulait plus la voir, du moins l’avait laissé entendre, ensuite parce que cela faisait sept ans et que de l’eau avait coulé sous les ponts, elle était passée à autre chose ou essayait du moins de le faire croire et enfin, dernière raison et pas la moindre, elle devait aller travailler. S’il voulait lui parler, il aurait du s’y prendre plutôt et toc ! Bon d’accord, la dernière était vraiment une raison minable, puisqu’elle n’avait pas cherché à prendre contact non plus mais bon, c’était elle la fille plaquée, humiliée et ce n’était pas à elle d’entretenir une relation amitié fille/garçon impossible après être sortie avec le garçon en question. C’était dans le livre des relations entre filles et garçons c’était sûr, même si elle n’avait jamais vu ce livre de sa vie et qu’elle n’était pas tout à fait sûre de son existence. Ensuite, le nombre de fois où elle n’était pas allée au boulot pour raisons diverses et toutes plus importantes que les autres, comme shopping d’urgence ou réveil difficile après soirée bien arrosée ne se comptait plus sur les doigts donc la raison ne tenait pas non plus. De toute façon, il FALLAIT impérativement qu’elle refuse. Elle ne voulait pas le regarder, plonger ses yeux dans les siens, elle ne voulait pas parce qu’elle allait craquer et il ne fallait pas. Oui Elle avait évolué elle, sa période de dépression n’avait pas duré longtemps, c’était une femme qui n’avait pas besoin d’un homme tel que lui, du moins il fallait qu’il le pense. NON NON , elle n’était plus du tout accroc à lui , elle avait tourné la page. Elle n’avait plus pensé à lui depuis, six ans au moins, ou alors quelques heures, de toute façon le calcul était approximatif. Oui elle était inaccessible, elle travaillait elle et sa vie était mouvementée entre toutes ses rencontres et son agenda overbooké. Il allait devoir prendre rendez-vous, elle allait refuser.

ADRI’ ; « Oui vas-y installe-toi »

Quoi ? Que venait-elle de faire ? Elle ne contrôlait plus sa bouche c’était sûr. On venait de prendre possession de son corps et elle ne pouvait plus parler, plus bouger. Oui ce n’était pas de sa faute, elle n’était pas faible et elle n’avait pas accepté dans l’espoir de pouvoir le regarder. Non il n’avait pas changé, il était toujours aussi beau, même plus qu’avant. Elle voulait lui parler, lui pardonner, elle voulait qu’il lui dise qu’il ne l’avait jamais oublié et qu’il n’avait rencontré personne depuis ses sept ans, ne pouvant se la sortir de sa tête. Mais non, c’était impossible ça c’était elle qui aurait du le dire. Lui, il avait du rencontrer une jolie new-yorkaise qui était probablement restée au chevet de sa mère, en tant que belle-fille idéale. La mère de Kaeden avait tellement été gentille avec Adriana, elle l’avait soutenu et l’avait toujours apprécié et elle n’était pas allé la voir une fois depuis sept ans, de peur de … elle ne savait pas trop, peut-être par peur de revivre des souvenirs trop douloureux.

ADRI’ « Je suis désolée pour ta mère, je comptais aller la voir, mais tu me connais trop de boulot et puis je n’ai pas eu le temps. » répondit-elle dans un faux sourire.

Mensonge.

Ma question sembla la surprendre. Ce n'était guère étonnant étant donné que je lui avais brisé le coeur. Elle avait tous les droits de refuser que je m'assois, que je lui parle. Elle pouvait même m'insulter. Je le méritais. Après tout, j'étais parti en lui disant que nous deux ça ne voulait rien dire, que je ne l'aimais pas. Je ne pensais pas du tout les mots que je lui avais dit. Je l'aimais toujours. Mais j'ignorais si elle m'aimait toujours. Cela faisait déjà 7 ans après tout. Et je ne lui avais laissé aucun espoir. Elle devait sûrement m'avoir oublié. Même si ça me ferait souffrir, c'était sûrement le cas. - Oui vas-y installe-toi. Je fus agréablement surpris. Je posais ma tasse sur la table et je m'assis. Je ne savais pas quoi dire. Je ne pouvais cesser de la regarder. Elle m'avait tellement manquée pendant ses sept longues années. Comment avais-je pu tenir sans la voir aussi longtemps ? Je venais de la retrouver et je voulais déjà plus la quitter. Ce fut elle qui brisa le silence entre nous. - Je suis désolée pour ta mère, je comptais aller la voir, mais tu me connais trop de boulot et puis je n’ai pas eu le temps. Elle me sourit. Je continuais de la fixer. - Je dois passer la voir aujourd'hui moi. Je lui dirais bonjour de ta part si tu veux. C'était incroyable ce que nous pouvions être gênés. Je regrettais notre adolescence et notre inconscience. Sans ma bêtise, nous serions sûrement toujours ensemble. Nous serions mariés et heureux. Mais ce n'était qu'un rêve. Je bus une gorgée de café et je décidais de parler enfin. Après tout, j'étais entré dans ce café pour lui parler. - Alors... tout va bien pour toi ?

C'était vraiment ridicule. J'étais toujours fou amoureux d'elle et tout ce que j'arrivais à lui demander c'était si elle allait bien ? C'était pitoyable ! Mais la conversation allait bien finir par évoluer. Et, même si je ne lui disais pas la vérité aujourd'hui, ça viendrait bien. Il fallait que je soulage ma conscience. Mais je devais aussi le faire pour elle. Qu'elle sache enfin tout.

Il continuait de la fixer intensément et cela en devenait très gênant, et très perturbant. Elle avait vingt-sept ans après tout, elle était une grande fille et elle pouvait se sortir de l’embarras toute seule. Il fallait prétexter un rendez-vous, ou un sms lui indiquant un changement d’horaire, il était impératif de trouver quelque chose. Comment réagirait-il si elle regardait sa montre et s’exclame être en retard au boulot ? Après tout, il ne connaissait pas ses horaires, il l’avait quitté en fin de lycée, le lycée s’était fini, ainsi que l’université, c’est comme s’il ne la connaissait plus ? Savait-il toujours reconnaître ces mensonges ? C’était peu probable.


KAEDEN▬ « Je dois passer la voir aujourd'hui moi. Je lui dirais bonjour de ta part si tu veux ? »


Oui c’était sûrement pour cette raison que Kaeden était aussi matinal, il allait voir sa mère encore. Et dire que si elle s’était levée un peu plus tard, elle l’aurait manqué. Merci insomnies ! Adrianna avait l’impression d’avoir l’esprit le plus compliqué de tout Colebrook en ce moment. Elle était là assise à cette table avec l’homme qu’elle aimait et qu’elle n’avait jamais pu oublié et tout ce qu’elle avait envie de faire était de s’enfuir au courant pour éviter toute conversation sérieuse, car oui cela allait forcément finir par arriver. En même temps, elle avait envie de rester à cette table jusqu’à la fin de sa vie, juste à le regarder boire un café, encore et encore.


ADRI’▬  « Oui dis-lui bonjour de ma part. J’espère sincèrement qu’elle va se rétablir » souffla-elle en baissant la tête.


Oui cela n’était pas un mensonge, si il y avait bien une chose qu’elle espérait, c’était que la mère de Kaeden se rétablisse, pour elle-même mais aussi pour Kaeden. Il l’avait blessé mais elle ne voulait pas qu’il souffre. Oui à ce moment là, Adrianna savait que malgré tout, elle voulait oublier cette histoire pour devenir amie avec Kaeden. Après tout, elle ne l’avait plus revu depuis de longues années et avait toujours su qu’il reviendrait. Le surplace, elle en avait marre, elle voulait faire de grands bons en avant, elle voulait rire de cette histoire, elle voulait changer sa situation amoureuse du tout au tout. Comme Kaeden et come son père qui s’était remarié avec la mère de Payson, elle était sereine à ce moment précis et c’est avec un sourire qu’elle répondit à la question de son « ami  ».


ADRI'▬ « Oui tout va bien pour moi. J’ai fais des études de journalisme, je ne sais pas si Jazz t’en a un peu parlé et maintenant je suis journaliste à temps plein. »


Adrianna communiquait un peu avec Jazz qu’elle adorait particulièrement. Cette dernière était vive et toujours souriante. Agréable. Elle tenait beaucoup à elle, pas autant qu’elle tenait à son frère mais elle tenait à elle. Et elle avait souvent communiqué avec elle, faute de ne pouvoir le faire avec son frère. Peut-être en avait-elle parlé à son frère, c’était une éventualité probable. En tant qu’homme heureux et en couple, il se renseignait sur son ex petite amie qu’il considérait comme une amie, ça se voyait souvent.


ADRI’▬ « Et toi alors ? Que deviens-tu, ça faisait longtemps ! »